La drague par les fringues


Pour être sexy, les filles doivent-elles porter des jeans taille basse et un corsage très court ? Bien sûr que non, mais l’influence des people et des célébrités ont sûrement des impacts sur la manière de s’habiller chez les jeunes. Mais il ne faut pas mélanger intention sexuelle et habillement sexy.

Enquête auprès de quelques jeunes filles entre 15 et 20 ans : doit-on juger les jeunes par leur manière d’habiller ?
« Non, je suis catégorique. On suit la mode mais cela ne veut pas dire qu’on drague tout le temps », Felana, 17 ans.

« Oui, quand on en fait trop. Taille basse avec un string ne passe pas inaperçue », Taratra, 16 ans.
Les « people »

« Les idoles des jeunes, notamment les célébrités, locales et internationales, ne donnent pas de bons modèles aux jeunes. Talons hauts, mini-jupe ou short, elles portent toutes des tenues suggestives et les jeunes imitent tout simplement », souligne un psychologue.

« Les filles, même très jeunes, ont tendance à adopter un style vestimentaire plus vieux. Elles veulent adopter leurs modèles. Ce qui n’est pas mauvais. Sauf que le message envoyé, c’est que la fille a un épanouissement sexuel qu’elle n’a pas», souligne un sexologue.

«Quand on demande à la petite fille pourquoi elle s’habille de la sorte, elle ne sait pas. Elle veut juste être comme ses modèles», précise-t-il.

Les Britney Spears et Christina Aguilera ont de l’influence. Dans les pays du Nord, on parle de l’hypersexualité des jeunes, c’est-à-dire que tout a une connotation sexuelle. C’est aux autres de juger que des très jeunes filles s’habillant comme des stars n’ont pas toujours une intention sexuelle. Elles veulent se montrer tout simplement sexy.

Source : l'express de Madagascar

La mode est un mensonge


La mode est un mensonge auquel tout le monde veut croire.

Les symptômes du mal sont connus nous recherchons l'originalité et nous voilà soumis à l'uniforme de la dernière nouveauté, oubliant notre sens critique et notre crainte du ridicule. Les " tendances " justifient tout : le retour des années 1980, l'arrivée des tongs, la vogue du treillis...

Or les fashion victims ne sont pas seules à succomber; nous sommes tous soumis à l'emprise de la mode, parfois à notre insu et même contre notre gré. Doit-on alors accuser les marques ou les créateurs de manipuler la société par des mécanismes diaboliques? Ce serait oublier qu'ils sont eux aussi victimes de la mode. Sommés de découvrir avant tout le monde quelles seront les prochaines tendances, ils sont confrontés à un enjeu vital : s'ils se trompent, ce n'est pas un vêtement qui finira au placard, mais leur réputation ou leur carrière.

Original et documenté, l'ouvrage Victimes de la mode ? : Comment on la crée, pourquoi on la suit ? nous fait découvrir les ressorts cachés d'un univers qui demeure énigmatique. Qui crée les tendances? Comment se diffusent-elles? Et enfin, pourquoi tolérons-nous cette servitude? Car, en réalité, il n'existe qu'une seule personne suffisamment forte pour nous contraindre à suivre la mode : nous-même. " Un document qui mêle à merveille la drôlerie à l'intelligence.

Erner applique à sa littérature les règles éprouvées du monde des tendances : susciter la demande, créer la pénurie, laisser sur sa faim pour relancer l'intérêt de la démonstration. Quel talent dans ce jeu de passe-passe entre la "fashion-victim" et son maître !

Sociologue des tendances (entre autres), Guillaume Erner se penche, en esthète connaisseur, sur les petits et les grands travers de la mode dans un ouvrage incisif qui montre que le sujet est loin d'être futile. Il nous rappelle la capacité des créateurs - puis des marques qui continuent après eux - à se mettre en scène, bref à nous raconter de belles histoires (c'est du pur storytelling !) mais aussi que l'idée qu'on se fait de la mode repose sur un malentendu : on croit que les "créateurs créent la mode" alors qu'ils ne font que - au mieux, l'incarner, au pire - la suivre. Les marketeurs et les "happy few" auraient d'après lui réussi un beau tour de passe-passe en nous faisant croire qu'ils gouvernent les tendances alors qu'ils sont obsédés par le fait de les laisser passer sans les avoir identifiées.

Il nous explique aussi de manière tout à fait convaincante que les goûts sont beaucoup moins irrationnels qu'on ne le dit (pour faire simple : un "bon" parfum se vendra toujours mieux qu'un "mauvais" quel que soit l'univers onirique qu'on crée autour de lui) et enfin voit dans la mode la possibilité de rapprocher les hommes et non de les opposer. N'attendez pas les soldes pour lire ce livre !
 

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